Titres
Steve Hogarth [] depuis 1988, Steve Rothery [] depuis 1979, Mick Pointer [batteur] depuis 1979 jusque 1983, Pete Trewavas [bassiste] depuis 1981, Fish [] depuis 1979 jusque 1988, Mark Kelly [clavier] depuis 1981, Ian Mosley [batteur] depuis 1984, Andy Ward [batteur] depuis 1983 jusque 1983, Jonathan Mover [batteur] depuis 1983 jusque 1983, John Martyr [batteur] depuis 1983 jusque 1983, Brian Jelliman [clavier] depuis 1979 jusque 1981, Brian Jelliman [clavier] depuis 1979 jusque 1980, Diz Minnit [] depuis 1981 jusque 1981
A Sunday Night Above The Rain, ce sont les deux Marillion WE, les grandes messes des fans du groupe qui ont lieu maintenant aux Canada, Pays-Bas et Grande-Bretagne. Ce sont deux concerts, trois Blu-Ray, quatre CD, une clef USB, deux vinyles, un coffret pour collectionneurs, dédicacé par tous les membres du groupe et des heures d’écoute.
Je ne me suis jamais résolu à me rendre au Center Parks Port Zélande pour participer à cet évènement fabuleux mais dispendieux, ayant une famille à nourrir. Par contre, à chaque fois, j’ai acheté les DVD, histoire de regretter après coup de ne pas y être allé… Cette année, alors que des amis me tannaient pour les accompagner à la fiesta 2015, je me suis vengé en achetant cette édition 4 quatre CD, trois Blu-Ray, clef USB, deux vinyles, avec un livret grand format dédicacé, le tout dans un grand, très grand coffret noir splendide. Une grosse folie, qu’ils ont acheté eux aussi les salopards, mais rien en comparaison d’un Marillion WE, soyons honnête.
Après déballage de la merveille, la première chose fut d’écouter la version vinyle de Sounds That Can’t Be Made, juste pour le plaisir de l’objet, snobisme ? Un peu… L’album reste l’album, très beau, le plaisir tient alors dans son format, n’ayant pas la platine suffisante pour apprécier les nuances dynamiques.
Ensuite je suis allé vers le “making of”, mais surprise (enfin j’aurais pu me renseigner avant), c’est un Blu-Ray, contenant pas mal de choses d’ailleurs. Du coup, pour écouter ces rushs, obligé de passer par le Home Cinéma d’où une petite frustration auditive, mais bon.
Après il reste quatre CD et deux Blu-Ray, la clef USB contenant une version Flac 24 bits de Sounds That Can’t Be Made, sympa, mais mon DAC n’est pas à la hauteur de ça, enfin pas encore essayé, ce qu’il y a de certain c’est que mon câble USB lui n’est pas digne d’un Flac 24 bits…
On commence par le live en Hollande ? Un Live qui débute par “Gaza” est comment dire, forcément énorme, mais quand dedans se glissent “This Strange engine” et “Neverland” au milieu de petites douceurs comme “Invisible Ink” ou “Luky Man”, que dire, c’est du bonheur tout simplement, et ça, ce n’est que le premier CD. On passe ensuite à “Montréal”, “Sounds That Can’t Be Made”, “The Sky Above The Rain” et un grand final avec une relique “Garden Party”. Joli programme quand même non ? Et tout n’est pas là, bien entendu, je cite ici les morceaux qui m’ont fait ronronner… Le son est très bon, juste un petit bémol, il y a des coupures, inévitables pour que les deux heures trente de live tiennent sur deux CD, il fallait couper les digressions du groupe entre les titres.
Deux lives, Montréal et Hollande, mais deux mêmes set-lists. Cela peut sembler étrange, surtout pour les heureux détenteurs de ce coffret. Soyons clair, il s’agit vraiment d’un objet pour collectionneurs car quel intérêt à part la collection ou le fétichisme à comparer deux concerts quasi identiques, je vous le demande ? Donc pour la chronique et pour aller à l’essentiel, j’ai écouté Hollande (non pas le président, celui-là je le boude depuis quelque temps) et regardé Montréal, logique non ? Rassurez-vous, lors des longues soirées d’hiver, je me plongerai dans la vidéo du concert des Pays-Bas, ayant déjà survolé les deux CD de ce concert.
Pourquoi le choix du Canada pour la vidéo, parce que la salle de Port Zélande, je la connais par cœur, un peu d’exotisme ne fait pas de mal. Le concert a été enregistré le 24 mars 2013 à l’Olympia de Montréal au Canada par une nuit pluvieuse où Steve Hogarth rêvait du sud de la France.
“Gaza” débute en noir et blanc, Steve affublé de son costume peace & love. Les caméras sont nombreuses, les plans variés, devant, derrière, dans la foule, en haut, derrière les fûts, près des claviers. L’éclairage est respecté, ce sera déjà un plaisir pour les yeux. Pas de zoom pixélisé, pas d’image instable, du travail de pro. Juste de temps à autre quelques ombres chinoises de têtes devant la caméra sur quelques zoom puissants. Le son suit également, Blu-Ray oblige, même si le Home Cinéma peine un peu à restituer ça, en 5.1 ça le fait. J’aime le commentaire de Steve à la fin de la chanson : “This Song is not against Israël, it’s againts all this fucking world !”, il fallait le dire sur scène, bravo Steve !
“Waiting To Happen” et “Luky Man” passent très vite, “Luky Man”, ses couleurs sépia et la guitare bluesy de Rothery. J’ai un gros faible pour ce titre, les paroles, l’orgue, la guitare, la basse, tout quoi. On sent que le groupe à envie de faire plaisir à son public ce soir-là, ce n’est pas un concert de plus à jouer, c’est le concert communion sur le nouveau continent, une rencontre bien trop rare pour nos amis d’outre-Atlantique qui savourent leur chance d’être présents ce soir-là.
Et puis arrive “This Strange Engine” qui dès les première notes de basse soulève des hourras. Hogarth se déchaîne sur scène avec sa batte de baseball pendant que Marc Kelly nous livre une des sections les plus techniques de son répertoire, Ian lui même pète le feu. Bref c’est une très belle version live que celle-ci. Monsieur Rothery recevra d’ailleurs une interminable ovation à la fin de son solo.
Marc lance “Pour My Love” après une taquinerie de Steve au sujet de son technicien qui ne boit pas et n’a pas de copine (mais qui vient de le sauver), la transition est toute trouvée.
Il faudra que l’on se cotise un jour pour remplacer le piano de Hogarth. Il lui arrive toujours des bricoles en live, ça n’a pas loupé ce soir-là juste avant “Neverland”. Cette petit pause laisse le temps à notre chanteur et bassiste de se désaltérer avec un liquide ambré, du sirop d’érable sans doute…
Dans les grandes pièces de Marillion, “Neverland” ne fait pas partie de mes préférées je l’avoue, au choix j’aurai pris “Invisible Man” ou “Ocean Cloud”, mais bon, je ferai avec. La voix de Hogarth, qui parfois se casse la figure, tient admirablement bien la route, même après trois morceaux épiques, chapeau bas !
La basse à deux manches, ça existe ça ? “Invisible Ink” débute. Non, c’est une rythmique doublée d’une basse. S. Hogarth se vautre au démarrage et lance un “sorry Pete” assorti d’un sourire dévastateur à son bassiste, ça ressemble à un gaufrage récurrent sur ce titre vu son attitude…
L’ordre de la set-list change ici par rapport à Port Zélande, “Power” est joué tout de suite, “Montréal” servira de bouquet presque final, logique aussi, le choix s’imposait. De belles images de Hogarth sur “Power”, bravo au cameraman, Steve commence à avoir du mal à monter dans les aigus mais bon c’est un peu normal, il est sur scène depuis quatre-vingt-quatre minutes tout de même.
Vient ensuite “Sounds That Can’t Be Made”, titre incontournable après l’album du même nom. Ce n’est pas un grand format marillionesque mais il fait figure de, et en live, que c’est bon ! Thank’s God For The Internet (ah non ça c’est une autre chanson…).
“Thank you, good bye !”. Ha non alors ! pas question, reviendez ! C’est le rappel...
Un classique tout d’abord “King of Sunset Town”, bon il a le mérite de faire chanter le public et de flinguer la voix de Steve, pas le meilleur moment du concert, ça commence à sonner arrachage de dent quand même. Notre chanteur relate quelques instants son audition avec Marillion puis parle du public canadien, de Montréal, “We love you”, lâche-t-il à la fin et embraye avec “The Sky Above The Rain”. Le morceau débute, intime, fragile, si beau qu’il parait presque déplacé dans une si grande salle et pourtant le courant passe, magie de la musique.
Le rappel du rappel se fera bien évidemment avec “Montréal”, étonnant, le public connaît la chanson, chauvins les buveurs de sirop d’érable (je l’ai déjà faite celle-là) ? Des images de la belle cité, des musiciens dans l’ombre et un public conquis par le numéro de charme. Il faut avouer que le titre est pas mal.
Et pour finir, une vieille chose, “Garden Party” que Steve accepte plus souvent de chanter maintenant depuis qu’il s’est aperçu que le public connaissait mieux les paroles que lui. C’est le troisième et dernier rappel, Steve déguisé en quaterback revient sur scène, il ne connaît toujours pas son texte, le public canadien non plus d’ailleurs, nous ne sommes pas à Londres, mais qu’importe. On s’en moque, c’est le final, le groupe se présente, salue le public en délire et tire sa révérence.
Un très bon live, très belle image, excellent son, même chose pour l’éclairage, des plans variés sauf celui du fond droit de la salle qui revient trop souvent mais là je pinaille. Un des lives les mieux filmé de Marillion avec “Marbles On The Road”, sauf que là, c’est du Blu-Ray, et on a beau dire, ça fait une sacré différence. Une set-list de rêve, franchement, j’adore, une sacré performance pour le groupe vu les titres joués. Par contre nada pour les suppléments. Il s’agit quand même de près de deux heures trente de live, soit cinq heures avec les deux disques, sans parler des CD et du reste. Objet pour collectionneur oui, mais on peut également l’acheter en pièces détachées, pas besoin d’être fou comme certains. Un magnifique coffret.