Titres
Formation en 2014
Colin Edwin [bassiste], Lorenzo Esposito Fornasari [clavier], Carmelo Pipitone [chanteur], Pat Mastelotto [batteur]
Le quatuor américano-italiano-britannique O.R.k. sort chez Kscope son troisième album, signe que le super groupe gagne en notoriété. Commencé dans une quasi confidentialité en 2015 avec Inflamed Rides, le projet de Lorenzo a gagné en maturité en live, donnant naissance à un second bébé en 2017, Soul Of An Octopus.
Ramagehead prouve, s’il était besoin, que Pat, Colin, Lorenzo et Carmelo savent où ils veulent aller avec trente-neuf minutes composées de titres courts, parfois très directs (‘Kneel To Nothing’), toujours chargés d’émotion (‘Black Blooms’), parfois plus intimistes (‘Down The Road’) et toujours sublimés par la voix de LEF. Excepté une courte digression instrumentale délicieuse dans ‘Signal Erased’, Ramagehead se veut plus accessible que ses deux prédécesseurs, sans pour autant renier ses origines. Car quand le batteur de King Crimson rencontre le bassiste de Porcupine Tree, le guitariste de Dunk et de Marta Sui Tubi, ainsi qu’un chanteur cinéaste producteur à la voix exceptionnelle, cela ne peut que produire des étincelles.
On ne rentre pas dans un album de O.R.k. comme dans un moulin. Il faut souvent apprivoiser les sonorités, s’habituer aux multiples références croisées qui ne copient personne, ne pas se laisser totalement happer par la voix de Lorenzo pour écouter la musique. Une fois la merveille apprivoisée, à moins que ce ne soit elle qui vous apprivoise, impossible de résister à l’envie de l’écouter encore et encore, même si, en première approche, vous auriez pu faire la fine bouche. C’est aussi ça la musique de O.R.k..
Pour ce nouvel album, le groupe invite Serj Tankian, chanteur et guitariste de System of a Down, à chanter avec Lorenzo sur ‘Black Bloom’. Un duo vocal commencé sur des bruitages et quelques notes de piano, et qui continue acoustique pour monter brutalement en puissance peu avant la fin. Un magnifique single qui met à la portée des non initiés la musique de O.R.k.
Dans les merveilles, il faut compter avec le titre en deux parties ‘Some Other Rainbow’, d'abord au chant et piano puis dans un second temps peuplé de violons. ‘Black Bloom’ est incontournable également, et les deux premiers morceaux ‘Kneel To Nothing’, qui devrait être une bombe en live, et ‘Signals Erased’ à l’ouverture époustouflante me donnent à chaque fois des frissons. Un seul regret en fait, ‘Time Corroded’ avec lequel j’ai finalement assez peu d’affinités. Malgré les efforts de LEF, je trouve le titre un peu plan plan, banal au regard des huit autres.
O.R.k. confirme ce que l’on pressentait déjà avec un très beau Ramagehead qui devrait séduire un plus large public. Reste à les découvrir enfin en live, en première partie de The Pineapple Thief, jeudi 28 à Strasbourg, nous serons là.