Titres
Formation en 2017
Håvard Enge [chanteur,clavier,flute], Jan Mikael Sorensen [chanteur,guitariste,bassiste,clavier,batteur], Jan Erik Kirkevold Nilsen [chanteur,guitariste]
Cette fois c’est une certitude, au tréfonds des fjords norvégiens glacés le pêcheur de perles progressives peut faire de merveilleuses découvertes ; c’est le cas avec The Laughing Stock, groupe norvégien mélangeant artpop, prog, neo-prog, folk et métal, à la nacre musicale aux subtiles nuances.
Dans mon esprit, le nom du groupe me ramène insidieusement à l’opus de Talk Talk de 1991, Laughing Stock, avec lequel je trouve une certaine filiation ; un ovni musical à l’époque aux antipodes des titres tubesques style ‘It’s A Shame’ que je vous conseille vivement de visiter, ou de revisiter, tant il vous fera vivre un voyage intérieur à la fois expérimental et contemplatif, empreint de sérénité et cependant à la profondeur indéniable.
De profondeur, il en est question avec ce trio norvégien fusionnel qui nous propose une musique atmosphérique aux parties vocales éthérées et aux parties instrumentales finement ciselées ; parfois épuré, cet opus est à l’évidence subtilement architecturé et nous fait vivre une véritable aventure musicale.
‘Sunrise’ à l’introduction floydienne vous plongera d’emblée dans leur univers onirique diablement inspiré ; tout le long de l’album la rythmique se veut presque nonchalante, comme dans ‘Echoes’ mettant ainsi en valeur les interventions des autres instruments ; une construction simple dans un rendu d’une complexité mélodique incroyable apte à capter toute notre attention comme dans ‘Afraid’.
Le très nostalgique ‘Another Me’ commence comme une ballade pop et très graduellement délivre une part émotionnelle indéniable dans un moment de grâce prolongé par l’instrumental ‘Intermission’ ; ‘Fading Light’ est plus rythmé avec une introduction très Yes et un final qui aurait peut-être mérité plus d’originalité ; ‘Waves’ dénote par le chant plus clair, un titre camélien où la dernière partie vous submerge de sa sombre mélancolie.
Place à une perle musicale, ‘Darkest Hour’ qui est le condensé artistique du savoir-faire de The Laughing Stock avec cette fois-ci un climat lourd où la tension est palpable, à peine atténué par un piano clair relayé par un chant plus calme ; puis, tel un marteau piqueur, une percussion toutes les deux secondes introduit un passage plus déstructuré nous faisant perdre nos repères, le titre se terminant par un bref moment de quiétude inattendu ; comme pour vous réconforter, ‘Another Sunrise’, essentiellement acoustique, vous prodiguera une dernière dose de rêverie nostalgique bienfaisante.
S’il est difficile de cataloguer ce groupe au final, j’ai vraiment été impressionné par son talent artistique et sa vision musicale ; Sunrise, véritable moteur émotionnel créateur d’ambiances, est un opus cohérent et profond qui nous invite à un voyage intérieur qui, par ces temps bien agités, nous fera apprécier, à n’en pas douter, le prochain lever de soleil !
En effet mon Fanfoué, plus puissant et complet que le 1er album (The Island 2018)
Le 22/09/2019 par rush2112