Titres
Formation en 2017
Håvard Enge [chanteur,clavier,flute], Jan Mikael Sorensen [chanteur,guitariste,bassiste,clavier,batteur], Jan Erik Kirkevold Nilsen [chanteur,guitariste]
Moins d'un an après le très réussi Sunrise, dont je n’ai pas tari d’éloges, Laughing Stock sort une nouvelle version retravaillée de leur premier album de 2018, The Island.
Certainement portée par le vif intérêt suscité par leur deuxième opus, leur maison d’édition Apollon Records n’a pas hésité à redonner vie à la découverte de cette île ; ma première impression, n’ayant pas abordé ses rivages à sa sortie, est très mitigée ; l’album en lui-même tient la route mais leur dernière réalisation est un cran au-dessus, plus contrastée, plus aventureuse, plus aboutie.
Pour ceux qui découvrent Laughing Stock, sachez que c’est un groupe norvégien mélangeant artpop, prog, neo-prog, folk et métal, le tout combiné avec un abord minimaliste mais au résultat mélodique indéniable.
Le thème du concept de the Island semble être la peur, le désarroi ressenti face à nos conditions de vie actuelles et notre environnement qui se délite ; alors, la nature est-elle un refuge bienveillant pour se ressourcer, ou cette île n’est-elle en réalité que la somme de nos peurs ? Je vous en laisse la libre interprétation.
Musicalement, The Island s’ouvre par un titre éponyme calme et cotonneux au chant profond, suivi par un ‘That Face’ à la construction similaire mais avec un break bien plus lourd, une tension palpable engendrée par la guitare.
Hormis le très progressif et rock ‘Vultures, Bats And Reptiles’ hautement recommandable avec ses changements d’atmosphères, les autres titres affichent des tonalités sombres et mélancoliques, voire moroses.
‘The Party’s Over’ et ‘Fallen Star’ sont deux courts instrumentaux bien minimalistes encadrant un ‘Canyon Crawlers’ plus inspiré qui après une première partie très folk version Neil Young se termine par un grand solo de guitare. ‘Descension’, autre instrumental, tire son épingle du jeu, en alternant une partie guitare acoustique et un final “gilmourien”.
‘Who We Are’ est ma piste préférée parce qu’elle alterne ombre et lumière et représente bien les mélanges de styles du groupe ; tout comme ‘30 Years’, bien architecturé entre guitare acoustique, notes de piano aériennes et final empreint de sérénité ; denrée rare sur The Island.
Enfin, pour information, deux titres bonus viennent s'ajouter à l’opus, ‘Return To Darkness’ et ‘Nothing More’.
Au final, bien entendu, nous retrouvons dans The Island tous les prémices des marqueurs musicaux qui font de ce groupe une personnalité à part entière dans un melting pot musical atmosphérique indéniable ; mais force est de constater qu’il n’est pas aussi structuré, dense et convaincant que son successeur, Sunrise.
Au vu du talent de Laughing Stock, je suis convaincu que leur troisième réalisation à venir leur fera franchir un nouveau cap bien plus ambitieux et abouti à même de combler notre appétit de mélomanes avertis.