Titres
Formation en 1988
Glynn Morgan [chanteur], Karl Groom [guitariste], Richard West [clavier], Steve Anderson [bassiste], Johanne James [batteur], Damian Wilson [chanteur,guitariste] jusque 2016
For The Journey
Threshold – Royaume-Uni - 1988
Discographie studio :
Wounded Land - 1993
Psychedelicatessen - 1994
Extinct Instinct - 1997
Clone - 1998
Hypothetical - 2001
Critical Mass - 2002
Subsurface - 2004
Dead Reckoning - 2007
March of Progress - 2012
Membres actuels :
Richard West : claviers
Pete Morten : guitares
Damian Wilson : voix
Steve Anderson : basse
Johanne James : batterie
Karl Groom : guitares
Threshold, j'en avais déjà entendu parler dans la sphère musicale, mais je ne m'étais jamais réellement penché sur ces six lascars. Autant dire que mon recul sur la discographie et l'histoire de ce groupe est proche du zéro quantique. Il faut bien un début à tout.
Pour cette chronique, j'ai déjà envie de résumer cet album en une phrase. "For The Journey", c'est un train lancé sur ses rails, du bon rock métal bien léché, bien huilé, exercé pour moi par des briscards à qui on ne la fait pas et qui maîtrisent à la perfection les arcanes de la structure d'une chanson standard de 4/5 minutes. Vous n'aurez pas droit à un round d'observation, dès le premier titre, le ton est donné : batterie bien pulsée et guitares électriques au diapason.
D'un point de vue strictement technique et à part 'The Box' - nous y reviendrons -, vous aurez toujours droit à la séquence Intro-Couplet-Refrain-Couplet-Refrain-Interlude-Refrain-Chute. Sûrement du grand classique dont la recette est éprouvée depuis longtemps : la batterie, bien présente mais sans en faire de trop, donne efficacement le rythme, sait effectuer son petit coup de tonnerre intermédiaire pour repartir de plus belle. On y retrouve aussi toujours le solo de guitare et sa petite envolée qui va bien.
Alors quoi, c'est tout ? Oui c'est tout, et pas besoin de plus finalement. Dans cet exercice de style, la force du groupe est de varier les transitions temporaires, les petits plaisirs vocaux, mélodiques et coupures rythmiques: un accord repris à plusieurs guitares, quelques cordes qui allument des lampions sur une voix momentanément apaisée, une seconde de quasi silence, une courte mélodie au clavier, un motif simple de guitare remettant de la légèreté à une intro savamment saturée. Petites gerbes multicolores d'étincelles s'échappant du pantographe, sur un train confortablement installé sur ses rails et traversant les paysages à bonne vitesse.
Les interludes très réussis sont soit un condensé revisité de l'esprit mélodique du titre, soit une porte ouverte à l'expression d'un ou plusieurs instruments : moment de calme, solo de clavier, solo de guitare, reprise en duo. Une affaire qui roule.
Dans les petits points qui m'ont un peu dérangé, on notera un “Unforgiven” qui finit un peu sur une impression d'inachevé, et un titre bonus qui, sur une intro hypnotique et un couple batterie/guitare ayant une pêche bien communicative, laisse une impression un peu bancale, même si les changements de rythme successifs sont volontaires.
Les titres abordent différents sujets tels que le lien aux autres, le pardon, et l'idée que même si l'on ne sait pas ce que nous réserve la vie, il faut toujours avancer de façon positive et croire en des jours qui chantent (Au lieu de ressasser toutes ces pensées négatives qui affectent ta vision de la vie, pourquoi ne pas choisir de vivre dans la gratitude et la reconnaissance ?). A l'image de la pochette, l'album semble dire que nous ne sommes pas à l'abri d'erreurs de parcours sur la voie de notre destin (notre voyage), et même si nous ne sommes sûrs de rien, nous pouvons toujours tirer les leçons du passé, remettre les compteurs à zéro, garder l'espoir, et aller au devant de cette éclaircie dans un ciel momentanément encombré de nuages sombres. En tout cas c'est ce que j'ai vu et entendu, je vous laisse juge de cette interprétation.
Dans tous ces titres, vous aurez donc droit à une belle plage de 12 minutes intitulée “The Box”. “The Box” commence par une belle mélodie reposante piano/guitare sur un rythme lent. Une tempête en mer a ramené sur la plage une boîte attirante qui promet monts et merveilles, un avenir radieux et plein d'espoir. La tension monte subitement progressivement au son du speech de Mario Savio sur “La machine” (discours du 12 Février 1964 sur le campus universitaire de Berkeley). Trois coups de batterie libérateurs lancent définitivement la chanson. Annoncé par un changement de sonorité à la guitare, les choses se dégradent au fur et à mesure de l'utilisation de la boîte, qu'un nombre grandissant d'hommes se sont appropriée, et qui les contrôle de plus en plus corps et âme. Après une belle séquence de solos / duos guitare et clavier entrecoupés de changement de rythme du plus bel effet, on revient à l'introduction. La belle mélodie est la même, mais le sentiment de désillusion et de désespoir est total. La belle boîte (de Pandore ?) s'est retournée contre les hommes, ceux-ci en sont devenus esclaves. Ceci n'étant qu'un chronique musicale, chacun mettra dans la “boîte”, la “machine”, la signification qu'il voudra bien y mettre.
En résumé cet album, duquel se dégage une grande sensation d'équilibre tant au niveau des voix que des différents instruments, permet de passer un bon moment de rock métal, sans aucune autre forme de prétention. Ce n'est finalement déjà pas si mal que ça.
NB : dans “Siren Sky”, essayez de trouver les minuscules bulles musicales qui peuvent faire penser au “Feel So Low” de Porcupine Tree (j'avoue j'avais juste envie de me la péter grave avec une référence musicale)...
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Musique et paroles de "Watchtower On The Moon":